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Comment composer sa première chanson ?

Vous savez jouer d’un instrument, ou vous servir d’un logiciel de production musicale, et vous aimeriez vous lancer dans la composition de vos propres chansons ?

Bravo, c’est une super initiative !

Mais comment faire, et par où commencer ?

Voici quelques conseils, en partie basés sur l’expérience d’un des plus grands compositeurs contemporains : Paul McCartney !

La base : les accords

Notre musique occidentale est principalement basée sur des suites d’accords. Tout commence donc avec les accords.

Pour en savoir plus sur les accords, vous pouvez lire l’article Les notes et la tonalité.

Si vous jouez du piano ou de la guitare, vous savez certainement jouer quelques accords. Et si vous ne jouez pas d’instrument capable de produire des accords, vous pouvez utiliser un logiciel de production musicale et construire vos accords ou même utiliser des accords tout faits.

Le solfège : nécessaire ou superflu ?

Paul McCartney ne sait pas lire la musique, et cela ne l’a pas empêché d’être un excellent musicien et compositeur. Le solfège serait-il inutile ?

On peut jouer et composer des chansons malgré des connaissances très limitées en solfège. Le problème est que l’on risque de passer beaucoup de temps à chercher et retrouver des schémas qui sont en fait très connus et qu’il aurait été facile d’apprendre. Il est également plus difficile de communiquer ses idées à d’autres musiciens quand on ne connaît pas le langage commun qu’est le solfège.

Je pense que le mieux est de se lancer quelles que soient ses connaissances, et de garder une certaine curiosité pour le solfège, pour apprendre au fur et à mesure. Cela sera d’autant plus concret que vous pourrez incorporer vos nouveaux apprentissages dans vos compositions.

Il y a notamment plusieurs youtubeurs qui expliquent de manière très claire de nombreux concepts hyper intéressants. Mes préférés (principalement en anglais) : Florent Garcia, David Bennett Piano, Paul Davids et Adam Neely.

Et il y a bien sûr ce blog, avec la section Découverte de la musique 😊

L’élément de solfège le plus important à comprendre est le concept des tonalités. Au sein d’une tonalité, tous les accords sont harmonieux entre eux, donc cela vous donne un bon point de départ pour construire un morceau.

Si vous ne connaissez pas bien les tonalités, je vous invite à télécharger le tableau des tonalités.

Aperçu Tonalités

Un autre concept important est celui des degrés : chaque degré a une fonction dans la tonalité. Vous pouvez en découvrir quelques exemples avec la série d’articles [1, 2, 3 ou 4 accords].

Pour terminer, il faut bien comprendre que la tonalité n’est qu’un référentiel pour construire un morceau. Mais rien n’empêche de construire un morceau dans une tonalité et d’y intégrer quelques notes ou accords qui n’appartiennent pas à cette tonalité. Nous verrons un exemple plus loin.

Se laisser porter par sa créativité

Revenons à Paul McCartney. Vous pourrez trouver de nombreuses vidéos où il explique sa manière de composer.

Il commence en général par un accord qui lui plaît. Il cherche un rythme avec lequel jouer cet accord. A ce propos, il est intéressant de noter que Paul McCartney a popularisé un style de piano très simple, où les accords sont principalement joués à la noire. Un accord à chaque temps. Génialement simple ! Pensez à Hey Jude, Let It Be, Penny Lane, A Day In The Life, Fixing A Hole, Maxwell’s Silver Hammer, Golden Slumbers, … Cette technique sera aussi utilisée par John Lennon, par exemple sur Imagine ou I Am The Walrus. Vous pouvez vous en inspirer, quitte à enrichir plus tard.

Ensuite, il va chercher les émotions, les souvenirs que lui procurent ces premiers sons. Cela lui permet de commencer à chanter par-dessus. Il se laisse ensuite porter par ce début, pour voir où le chant l’entraîne, et vers quels accords aller pour l’accompagner.

Enfin, il met un point d’honneur à toujours terminer une chanson lors d’une séance. Les contraintes sont souvent une bonne chose pour booster la créativité et la productivité.

Réutiliser des suites d'accords

Une autre méthode simple est de réutiliser des suites d’accords qui vous plaisent. A moins que la suite d’accords soit très particulière, ce n’est pas du plagiat, et tous les musiciens le font.

A nouveau, vous pouvez découvrir quelques exemples célèbres dans la série d’articles [1, 2, 3 ou 4 accords].

Une technique intéressante est d’analyser les suites d’accords des chansons que l’on aime, pour en extraire les séquences que l’on apprécie particulièrement. Ces séquences deviendront ensuite des ingrédients que vous pourrez réutiliser dans vos compositions, sans tout reprendre de la chanson originale.

Par exemple, reprenons une chanson de Paul McCartney : Penny Lane. Si vous cherchez les accords, la première phrase est : Si, Sol#m, Do#m et F#. On peut trouver dans le tableau des tonalités à quelle tonalité cela correspond et quels sont les degrés. Souvent le premier accord est celui de la tonalité. Ici c’est effectivement en Si majeur. Les degrés utilisés sont donc : I, vi, ii et V. Si vous voulez réutiliser cette section sur un morceau en Sol majeur par exemple, il suffit de reprendre le tableau des tonalités, et de regarder les accords de la tonalité de Sol qui correspondent à ces degrés : Sol, Mim, Lam et Ré.

On peut aussi noter qu’une grande partie de l’originalité de Penny Lane vient de la seconde moitié de la phrase suivante (sur le « know »), où Paul McCartney joue un Si mineur, alors que le morceau est en Si majeur. Il a donc remplacé le degré I par le degré i de la tonalité parallèle de Si mineur. Il est fréquent de remplacer un accord majeur par sa version mineure ou inversement, mais c’est très rare de le faire sur le degré I, la tonique, qui définit le morceau. Donc si vous aimez cet effet, n’hésitez pas le réutiliser dans une de vos compositions.

En conclusion

Cet article n’a fait qu’effleurer le sujet, et il y a évidemment plein d’autres choses à voir, mais cela fera l’objet d’autres articles 😊

Le but était de montrer qu’il n’y a pas besoin de grand-chose pour commencer. Il faut avant tout s’autoriser à composer et se lancer. Et c’est en composant qu’on devient compositeur !

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