You are currently viewing [1, 2, 3 ou 4 accords] Épisode 4 : Les quatre accords qui font (aussi) les hits !

[1, 2, 3 ou 4 accords] Épisode 4 : Les quatre accords qui font (aussi) les hits !

On termine cette série en ajoutant un dernier accord pour arriver enfin aux quatre accords, qui font eux-aussi les tubes.

Si vous voulez tout savoir sur les accords, lisez au préalable l’épisode 0 de cette série.

Le La mineur, le quatrième accord (en Do majeur)

Nous avons vu dans les épisodes précédents que les trois premiers accords à privilégier sont les degrés I (tonique), V (dominante) et IV (sous-dominante). En Do majeur (les touches blanches du piano), il s’agit des accords de Do majeur, de Sol majeur et de Fa majeur.

Dans la plupart des cas, si l’on doit se limiter à quatre accords, alors le choix du quatrième accord se portera sur le degré vi, aussi appelé sus-dominante. En Do majeur, il s’agit du La mineur.

Résumons ce que l’on a vu jusqu’à présent :

  • Degré I (ici : Do majeur) : tonique ou « home chord », point de repos et de résolution, ne crée pas de tension.
  • Degré V (ici : Sol majeur) : dominante, beaucoup de tension, appelle une résolution (vers la tonique).
  • Degré IV (ici : Fa majeur) : sous-dominante, un peu de tension, appelle une résolution mais moins fortement que le degré V.
  • Degré vi (ici : La mineur) : sus-dominante, « variante » de la tonique créant assez peu de tension (une seule note de différence avec l’accord de degré I).

Avec ces quatre accords, difficile de se tromper et la plupart des combinaisons fonctionnent. Cet accord mineur en plus permet d’ajouter une nouvelle couleur à notre palette (constituée uniquement d’accords majeurs jusqu’à présent). Ainsi, si vous voulez faire un tube avec un peu plus d’émotion que simplement les trois accords précédents, utilisez ces quatre accords, comme l’ont déjà fait des milliers de chansons !

Une comptine avec ces quatre accords ?

Comme nous l’avons vu à l’épisode précédent, les comptines utilisent la plupart du temps les trois accords de degrés I, IV et V.

Les comptines qui vont au-delà de ces trois accords sont plus rares, et sont en général harmonisées de manière plus complexe. C’est pourquoi je n’ai pas réussi à trouver un exemple particulier de comptine construite précisément sur ces quatre accords.

Mais ne vous inquiétez pas, nous allons tout de même pouvoir illustrer cet article avec une multitude de chansons ! Il existe même tellement de possibilités et de chansons avec ces quatre accords, que je fais le choix de vous présenter uniquement les deux progressions les plus célèbres.

La ‘50s progression

La première s’appelle la « ‘50s progression » car elle était particulièrement populaire dans les années 50 et le début des années 60.

Elle date pourtant de bien plus longtemps, et on la retrouve dès le XVIIe siècle, chez Bach ou Mozart par exemple.

La suite d’accords est la suivante :

Sa construction est assez simple : elle commence par la tonique et termine par l’accord de degré V (dominante), afin de créer une cadence parfaite lorsqu’elle recommence. Si l’on en restait là, cela donnerait I – I – I – V.

Pour éviter les répétitions et ajouter de l’intérêt, on joue en deuxième place l’accord de degré vi (sus-dominante), qui est une « variante » de la tonique, et ensuite on fait précéder l’accord de dominante par l’accord de degré IV (sous-dominante).

Sur Wikipédia, on trouve une liste de nombreuses chansons utilisant cette suite d’accords.

On note par exemple :

Pour mieux comprendre, je vous propose cette compilation de 21 chansons utilisant cette suite d’accords. Le nom des chansons se trouve en description de la vidéo.

Et enfin, LA progression « tubesque » par excellence !

Après les années 50, une nouvelle progression utilisant ces quatre accords devient de plus en plus populaire. Étonnamment elle n’a pas de nom. Peut-être parce qu’elle a couvert tous les genres, sans être caractéristique d’un en particulier ? Sa caractéristique principale étant de faire des tubes !

La suite d’accords est la suivante :

On peut l’utiliser en commençant par n’importe lequel des quatre accords, les variantes principales étant de commencer par la tonique (Do majeur ici) ou par l’accord de degré vi (La mineur ici), pour la variante appelée « sensitive female chord progression » (la progression féminine sentimentale).

Sur Wikipédia, on trouve également une liste de nombreuses chansons utilisant cette suite d’accords.

On note par exemple :

Si vous ne la connaissez pas encore, regardez la vidéo de référence sur le sujet : Four Chords d’Axis Of Awesome. Ils compilent 38 chansons sur cette suite d’accords en quelques minutes ! Cette vidéo est en Mi majeur, les quatre accords sont donc : Mi majeur, Si majeur, Do# mineur et La majeur.

Étude de cas : The Greatest Showman

The Greatest Showman est film musical sorti en 2017, avec Hugh Jackman, Zac Efron, Michelle Williams, Rebecca Ferguson et Zendaya. L’album des chansons du film a connu un grand succès et s’est vendu à plus de 7 millions d’exemplaires dans le monde.

Comment écrire des chansons « feel good », avec un peu d’émotion et qui plairont à un très large public ? Il faut utiliser une base éprouvée : les fameux quatre accords !

Si l’on regarde les cinq chansons les plus connues, elles utilisent toutes quasi exclusivement les quatre accords présentés dans cet article, et souvent les progressions que nous venons de voir.

1 - This Is Me

This Is Me est basée uniquement sur les quatre accords, et utilise la ‘50s progression sur le refrain. Je vous propose la version de travail qui a servi à donner le feu vert au film, car je la trouve encore plus forte que la version officielle.

2 - The Greatest Show

The Greatest Show est basée sur les quatre accords, plus un cinquième qui remplace par moments l’un des quatre, pour ajouter un peu de saveur.

La chanson est en mode mineur. Il est intéressant de constater que le refrain est basé sur la progression I – V – vi – IV variante majeure, pour apporter un côté « joyeux » à cette partie, et le pont juste après (« It’s everything you ever want, … ») sur la variante mineure « sentimentale ». Cela crée un contraste avec le refrain et apporte de l’émotion, alors que ce sont les mêmes quatre accords qui tournent en boucle, avec simplement un autre point de départ.

3 - From Now On

From Now On est basée sur les quatre accords, plus un cinquième, le même que dans The Greatest Show, pour ajouter un peu de sel. La chanson est grandement basée sur la variante mineure « sentimentale » de la progression I – V – vi – IV, qui est en particulier utilisée sur le pont (« And we will come back home, … »).

4 - Rewrite The Stars

Rewrite The Stars est basée quasi exclusivement sur les quatre accords. Le refrain (« What if we rewrite the stars? … ») est basé sur la variante mineure « sentimentale » de la progression I – V – vi – IV.

5 - A Million Dreams

Cette chanson est la plus complexe de cette étude de cas. Elle est principalement basée sur les quatre accords, mais en fait intervenir d’autres, en particulier sur le pont. Le couplet est basé sur la progression I – V – vi – IV variante majeure (à noter : une fois sur deux l’accord de degré vi n’est pas joué). Le refrain peut être vu comme étant basé sur cette progression, mais l’accord de degré vi est remplacé par celui de degré ii, ce qui donne une autre couleur à cette partie.

Bien entendu, l’intérêt de ces chansons ne vient pas uniquement des progressions d’accords. Le chant, les arrangements, et les performances sont les éléments ressortent le plus. Mais cela montre qu’on peut faire des chansons originales et à succès, avec des bases simples.

Ami(e)s musicien(ne)s : apprenez ces quatre accords dans plusieurs tonalités !

Comme nous l’avons vu, on retrouve ces quatre accords dans énormément de chansons, et en particulier dans la plupart des tubes. Ils sont tellement fondamentaux qu’il faut absolument les connaître par cœur pour les tonalités habituelles de votre instrument.

Par exemple, à la guitare, il faut au moins connaître ces accords pour les cinq tonalités d’accords ouverts (cf. ci-dessous). Pour les autres tonalités, il suffit de décaler la tonalité de Mi ou de La avec des barrés (ou d’utiliser un capodastre).

Il faut les connaître par cœur pour trois raisons principales.

La première est de pouvoir instantanément se créer un accompagnement dans n’importe quelle tonalité, sur la base de ces trois accords, et des ingrédients que nous avons vu dans cet épisode et le précédent.

La deuxième raison est de pouvoir identifier la tonalité d’un morceau en reconnaissant ces accords. Quand on trouve une suite d’accords sur internet ou à l’oreille, on ne sait pas toujours quelle est la tonalité du morceau. Or il est toujours bon de contextualiser et de comprendre le morceau, plutôt que de simplement le reproduire. De plus, quand on le comprend un morceau, on le mémorise bien plus facilement. Et cela permet également d’improviser.

La dernière raison est de connaître les tonalités relatives mineures des tonalités majeures usuelles. En effet, comme nous l’avons vu dans l’épisode 0, les tonalités de Do majeur et de La mineur ont les mêmes notes (les touches blanches du piano), et donc les mêmes accords (mais avec un point de départ différent). Ainsi, tout ce que vous connaissez dans une tonalité (par exemple les plans de gammes) est utilisable dans la tonalité relative.

À vous de jouer !

Ami(e)s musicien(ne)s, si vous voulez vous lancer dans la composition, essayez d’utiliser ces quatre accords et en particulier les trois progressions que nous avons vues dans cet article. Tout le monde les utilise, n’ayez donc aucune honte à le faire vous aussi. Et essayez de voir comment vous les approprier, comment ajouter du chant par-dessus.

Et si vous voulez découvrir comment utiliser ces quatre accords dans plein de genres musicaux différents, aller voir Les Expériences Musicales de PV Nova, qui utilisent très souvent ces quatre accords magiques. En plus d’être instructif, c’est toujours très drôle.

izikub : la boîte à musique des petits créatifs !

izikub est un jeu d’éveil musical qui permet à l’enfant d’expérimenter facilement différentes combinaisons d’1, 2, 3 ou 4 accords, pour lui permettre de créer très facilement ses propres musiques.