Il existe de nombreuses pédagogies alternatives pour découvrir et apprendre la musique. On remarque néanmoins qu’elles souvent ont en commun de ne pas concevoir la musique comme une discipline cérébrale.
Elles cherchent à développer le plaisir et le goût pour la musique, ainsi qu’à faire ressentir aux enfants les différentes notions musicales, en privilégiant l’écoute, les sensations, les émotions, les gestes, l’imitation et la créativité.
Le solfège est abordé dans un second temps, en commençant souvent de façon simplifiée.
Je vous propose un tour d’horizon des principales méthodes.
Montessori
La pédagogie Montessori est avant tout une méthode d’éducation.
Elle aborde l’éveil musical en s’appuyant sur les principes fondateurs Montessori : développer l’autonomie, le sensoriel et le kinesthésique (perception de la position des différentes parties du corps).
Il existe un certain nombre d’instruments reprenant ces caractéristiques pour l’éveil musical. Les cloches musicales ou les claves (petites percussions) en sont deux exemples. L’objectif est de faire manipuler l’enfant et de stimuler son écoute des sons produits.
Jaëll-Montessori
Cette pédagogie a été créée par Marie-Charlette Benoît, en combinant la Méthode du toucher de Marie Jaëll, une pianiste concertiste devenue par la suite secrétaire de Franz Liszt, et les principes Montessori.
La méthode se base sur la main et sur le fait de sentir et penser la musique. L’enfant découvre la musique à travers l’écoute, l’exploration et l’imaginaire, sans notion de notation musicale.
Les jeux peuvent, par exemple, se baser sur différentes intensité ou durées de sons.
Kodaly
Zoltan Kodaly était un compositeur et ethnomusicologue hongrois. Il a beaucoup composé et travaillé pour l’apprentissage de la musique dans son pays. C’est pourquoi, vu de l’étranger, on a appelé « Méthode Kodaly » l’éducation musicale propre à la Hongrie.
Elle se base sur le chant, en utilisant le folklore national, ainsi que sur la mémoire corporelle : chaque note est associée à un geste précis (phonomimie), et les rythmes sont associés à des syllabes, des danses, des mouvements, …
Le chant étant au cœur de cette méthode, une grande importance est donnée à la chorale et aux concerts publics, favorisant ainsi le travail et le plaisir de l’enfant.
Willems
La méthode Willems a pour but de développer le goût pour la musique, de préparer la pratique musicale en exerçant l’oreille musicale et le sens du rythme, et de favoriser l’accès à la culture musicale.
Cette pédagogie utilise également beaucoup le chant, notamment pour travailler l’écoute et l’harmonie. Les enfants sont dans l’imitation, mais également l’invention.
Le solfège est abordé dans un second temps, mais contrairement à d’autres méthodes, il n’y a pas de simplification des termes et symboles musicaux, qui sont utilisés tels quels.
Jaques-Dalcroze
La méthode Dalcroze n’est pas aussi répandue en France que dans d’autres pays comme la Grande-Bretagne, la Belgique ou la Suisse par exemple.
Elle repose essentiellement sur le rythme et la découverte de la musique au sens large. L’apprentissage d’un instrument commence dans un second temps.
Sa pratique est collective, basée sur le chant, la danse et ensuite la pratique d’un instrument. L’improvisation y a une place importante. L’objectif est d’apprendre en prenant du plaisir, sans le carcan de l’enseignement classique.
La méthode Dalcroze n’est pas figée, et chaque enseignant formé peut se la réapproprier pour l’adapter.
Orff
La méthode Orff a également pour but de faire découvrir la musique de manière globale avant de choisir un instrument.
Sa pratique est également collective, ludique et s’accompagne d’une dépense physique importante. Elle se base sur l’écoute, le chant et la perception rythmique grâce aux mouvements et à la danse. La création et l’improvisation y ont une place importante.
Cette méthode utilise tout un ensemble d’instruments spécifiques (petits instruments mélodiques et percussions).
Steiner–Waldorf
La pédagogie Steiner-Waldorf est une méthode d’éducation fondée sur les conceptions éducatives de Rudolf Steiner, philosophe et occultiste autrichien. Elle s’appuie sur l’ « anthroposophie », doctrine ésotérique dont Rudolf Steiner est le fondateur.
Dans cette pédagogie, la connaissance de l’art est mise en avant, et les enfants sont incités à écouter, sentir et s’imprégner de la musique, avant de l’apprendre.
Cette méthode est cependant dénoncée pour ses assises pseudoscientifiques, et est aussi parfois soupçonnée de dérives sectaires.
izikub, le jeu d'éveil musical en phase avec ces pédagogies
Les pédagogies alternatives d’apprentissage de la musique développent le goût pour la musique en privilégiant l’écoute, les sensations, les émotions, les gestes, l’imitation et la créativité.
La méthode izikub s’inscrit totalement dans ce courant.
Un mot sur la méthode Suzuki
La méthode Suzuki diffère des autres méthodes présentées ici dans le sens où elle a pour but l’apprentissage de certains instruments (violon, piano, guitare, …) et non la découverte globale de la musique. Je tiens néanmoins à la présenter car elle est assez renommée.
Elle repose principalement sur l’écoute et l’imitation, mais également sur la discipline et la mise en place de rituels. Le répertoire est imposé par cette méthode qui met l’accent sur la mémorisation des morceaux avant la lecture, qui est abordée plus tard.
![Lire la suite à propos de l’article [1, 2, 3 ou 4 accords] Épisode 4 : Les quatre accords qui font (aussi) les hits !](https://makemymusik.fr/wp-content/uploads/2021/03/4-accords-300x200.jpeg)
